Espionage
Le premier coup porté à cette théorie d'un complot ourdi pour dépouiller Renault de ses secrets a été donné par Le Canard enchaîné. Le 23 février, l'hebdomadaire satirique révélait que la commission rogatoire sur l'existence des comptes bancaires suisses n'avait rien donné pour l'un des cadres. Les recherches concernant les deux autres se révéleront elles aussi infructueuses.
"S'ILS TROUVENT PAS, C'EST QU'ILS NE VEULENT PAS TROUVER"
Dès le 14 février, la direction de Renault a commencé à douter des informations fournies par l'un des responsables de la sécurité de la marque au losange, Dominique Gevrey. C'est lui qui a affirmé que les trois cadres étaient impliqués dans une affaire d'espionnage, sur la foi d'une source dont il taira le nom. L'Express.fr et France 2 révèlent, lundi 28 mars, la transcription des propos tenus lors d'une réunion du 14 février, lors de laquelle M. Gevrey a été questionné par le directeur juridique du groupe, Christian Husson, et par le patron de la sécurité, Rémi Pagnie. La discussion, dont ces deux médias se sont procuré l'enregistrement, a eu lieu en présence de Me Jean Reinhart, l'avocat de Renault.
Dès le départ, M. Husson donne le la de la discussion, prouvant que les hautes sphères du groupe commencent à paniquer face à cette situation qui leur échappe, faute de preuve irréfutable. "On est là, ensemble, pour essayer de sortir une putain de solution. Pas pour t'emmerder", lance M. Husson à M. Gevrey. Ce dernier n'en démord pas, c'est une "source" fiable qui a soulevé le problème d'espionnage industriel. Et qu'importe le fait que la Suisse n'ait pas trouvé de compte au nom des cadres