Même si sa fraternité s’exerce différemment, les réflexions de Camus nous révèlent qu’il met l’amour au premier rang des valeurs essentielles à l’Homme. Arg. Pour Camus, c’est la solitude commune à tous qui attache les êtres les uns aux autres. Il la considère comme une richesse puisque seule cette solitude entre les Hommes les unis fondamentalement. Il mentionne lui-même que l’universalité de cette condition lui est réconfortante et essentielle : « je me rappelle que chaque spectateur a un rendez-vous avec lui-même ». De cette solitude commune naît un amour fraternel entre les Hommes puisque ceux-ci se reconnaissent entre eux à travers cette solitude qu’ils éprouvent tous. Ils ressentent un sentiment de fraternité envers leurs semblables. Là est toute la beauté que procure la solitude. C’est d’ailleurs en ce point que les deux auteurs se distinguent dans leur représentation de l’amour : pour Giono, la solidarité découle du fait que chacun ressent le besoin de se réunir avec ses semblables pour vaincre le malheur alors que pour Camus, c’est dans le fait que ce malheur soit universel que tous ressentent cet amour pour les autres Hommes. Toutefois, tant pour Camus que pour Giono, la fraternité est un thème tout aussi central dans la vie des individus puisqu’elle les rend plus entiers. De plus, les deux auteurs proposent la même thèse : Arg. l’amour, dans toutes ses formes, apporte la satisfaction la plus importante, mais seulement lorsqu’il est ressenti dans toute sa puissance et sa pleine grandeur. Chez Camus, l’amour n’a pas de limite, tant dans son intensité que dans son objet : « Mais il n’y a pas de limites pour aimer et que m’importe de mal étreindre si je peux tout embrasser ». Selon lui, il faut aimer de tout son cœur le monde, tant dans ses failles, ses disgrâces et ses horreurs que dans ses beautés et ses charmes. Il place l’amour du monde comme étant réellement importante puisque le monde est, pour lui, une richesse en soit. Comme Camus, Giono montre