Essai
C’est ainsi que je fis ma valise et partit dans les heures qui suivirent, seule, avec ma Ford.
A peine pris la route, il se mit à pleuvoir. J’avais l’impression que, plus j’approchais de ma destination plus forte était la pluie. Peu de temps après, un orage cinglant éclata et un vent violent me conseillait de faire demi-tour. Mais j’avais déjà parcouru la moitié de la distance qui me séparait du manoir et je ne me laissais pas impressionner par des intempéries propres au mois de Novembre. Mes yeux me piquaient, j’étais épuisée, seul le bruit régulier des gouttes de pluies qui tombaient sur le pare-brise me tenait éveillée.
J’arrivai deux ou trois heures avant minuit.
La maison était effectivement terriblement isolée, il n’y avait pas âme qui vive à moins de 10 km à la ronde. J’ouvris le portail (ce qui ne fut pas une mince affaire car les portes étaient rouillées) et me gara sur l’allée de graviers.
Le manoir ne payait pas de mine. Il y avait plusieurs carreaux cassés, des tuiles étaient manquantes, la demeure était dans un telle état de délabrement qu’elle tombait presque en ruines Une aura malveillante s’en