Peut-on se passer de l'art ?

L'art est, dans le monde moderne, plus que jamais omniprésent. Cette omniprésence s'est notamment accentuée avec l'essor des médias de masse, qui ont démocratisé l'accès à des formes d'art anciennes mais dispersées (peinture, gravures, œuvres architecturales lointaines), ou plus modernes (cinéma, photographie..). L'art a pris des formes de plus en plus nombreuses avec le temps, et les lieux qui l'accueillent se sont multipliés. Avec ces phénomènes, il est de plus en plus difficile de caractériser, de délimiter l'art. Ainsi, une définition large de l'art s'impose : il peut être considéré comme un ensemble d'activités et d'objets produits dont la perception procure en nous un certain plaisir ; de plus, il est étroitement lié dans nos représentations à la notion de beauté, d'esthétique. Cependant, d'un point de vue pragmatique, les manifestations concrètes de l'art (les œuvres d'art) se caractérisent par leur singulière inutilité : elles ne servent qu'au divertissement et ne représentent pas une forme de culture vitale. C'est la raison pour laquelle la question « Peut-on se passer de l'art ? » nous paraît, au premier abord, presque injustifiée. L'art n'est absolument pas, et de manière incontestable, un besoin vital. Cependant, l'art influence incontestablement notre mode de vie, et il a toujours accompagné, voire parfois impulsé, l'émergence de nouveaux courants de pensée, comme par exemple le futurisme au début du XXè siècle. On peut même dire que l'art semble indissociable de la nature humaine, en cela qu'il a accompagné historiquement toutes les civilisations du monde. Ce dernier est donc ancré dans la vie de chacun, influence nos pratiques et de nos représentations. Si l'art n'est pas absolument nécessaire à notre survie, son omniprésence dans nos vies n'est pas totalement innocente. Ce sentiment de « besoin d'art » repose t-il sur une possible utilité pragmatique de l'art, ou celui-ci serait-il au contraire un luxe ? Comment