Etat et eglise en france de 1870 à 1914
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La Troisième République se caractérise très rapidement comme un régime hostile à l’Eglise. Malgré des débuts hésitants, et quelques années où l’on voit apparaître une « vague cléricale », la République parvient à s’enraciner durablement et, en appliquant à la France son idéologie profondément laïque, conduit à des bouleversements importants concernant l’Eglise et la vie religieuse françaises. Il nous appartient par conséquent d’observer l’interaction originale qui a eu lieu entre l’Eglise et l’Etat, deux institutions qui jusqu’alors étaient liées, mais qui vont finir par se séparer catégoriquement en 1905, laquelle séparation apparaîtra à bien des égards comme l'aboutissement logique sinon d'une rupture déjà consommée du moins d'un éloignement de plus en plus sensible des deux entités. Quelles sont les raisons de cette séparation à la fois progressive et rapide ? Mais surtout comment l’Eglise, une institution qui avait jusqu’alors bénéficié d’un pouvoir considérable, a t-elle réagi face à cette hostilité grandissante de l’Etat, et quels moyens a t-elle employés pour tenter de regagner sa puissance ? Nous tenterons de voir comment la religion va se transformer pour enrayer son déclin suivant trois parties : il sera tout d’abord question d’observer ce déclin et de considérer l’Eglise comme une force défaillante, puis nous nous intéresserons à la séparation des deux institutions, et enfin nous verrons comment l’Eglise s’est employée à regagner pouvoir et influence.
Dès 1871, avec la Commune, des mesures anticléricales sont prises, y compris dans le domaine de l’enseignement. Le 2 avril, le décret séparant l’Eglise de l’Etat a pour conséquences la laïcisation de l’enseignement (signes religieux ôtés des salles de classe, interdiction de l’enseignement confessionnel... ) mais surtout, avec la rupture du Concordat de 1801, qui garantissait « un traitement convenable aux évêques et aux curés » (article 14), la suppression du budget consacré aux cultes et la