Etude de cas : le caire : une mégapole du sud.
Document : "La ville d’al-Qâhira fut fondée en 969 par le général Jawhar al-Siqilli (le Sicilien) et les Kutamas pour le compte du calife fatimide Al-Muizz li-Dîn Allah, resté dans sa capitale, Mahdia, en Ifriqiyya (Tunisie). Al-Qâhira fut érigée au nord de la ville de Fustat, précédente capitale de l’Égypte arabe depuis 642.
Sous le sultanat de Saladin, fondateur de la dynastie ayyubide, la ville se dote d’une citadelle (1176-1207) et d’un mur d’enceinte en pierre englobant Fustat. Mais c’est au XIVe siècle, sous la domination des mamelouks (1250-1517), que la ville du Caire connaît son apogée avec le développement du commerce en Méditerranée. Plus de 150 édifices (mosquées, couvents, mausolées et fontaines) sont bâtis et la ville considérablement étendue (pratiquement jusqu’à ses limites actuelles). La découverte de la voie maritime atlantique pour atteindre le continent asiatique est en revanche désastreuse pour l’économie du pays. L’Égypte, ayant perdu son rôle de médiateur entre l’Europe et l’Asie, est en effet convoitée par les Ottomans qui la conquièrent en 1517.
Leur occupation n’engendre toutefois guère de changements dans la physionomie du Caire (hors l’édification en 1528 du mausolée de Suleiman Pacha). En 1798, une expédition française conduite par le général Bonaparte s’empare de la ville, mais le pouvoir ottoman est rétabli en 1801. Méhémet Ali, vice-roi de 1805 à 1849, relie Le Caire à Alexandrie par un premier réseau ferroviaire, laisse son empreinte en érigeant une splendide mosquée et fait percer trois grandes artères permettant l’accès au nouveau jardin de l’Ezbékieh.
Vice-roi puis khédive entre 1863 et 1879, Ismaïl Pacha entreprend à son tour d’importants aménagements urbains (adduction d’eau, réseau d’égouts, éclairage public, tramways), parallèlement à l’ouverture du canal de Suez (1869). Les investissements pour le percement du canal, fondés sur des prêts étrangers, entraînent un endettement qui