Etude de cas surf
Le marché de la glisse
Le 5 décembre 2005, Gordon Clark annonce dans un fax de 7 pages à tous ses clients à travers le Monde qu'il ferme le jour même son usine californienne de fabrication de pains de mousse (matière première des planches de surf). Pour les artisans shapers du monde entier, c'est un véritable séisme puisque Clark Foam satisfait alors plus des deux tiers des besoins mondiaux en pains de mousse et est l'unique fournisseur des shapers américains depuis des décennies. La situation unique caractérisant cette filière fit que l'annonce de cette nouvelle retentit audelà des frontières du microcosme de l'industrie du surf. La presse économique s'en empara attirant ainsi l'attention d'investisseurs étrangers à ce secteur qui y voyaient une fantastique opportunité d'affaire. La fermeture brutale de Clark Foam mit également en lumière la situation générale de la filière de la fabrication de planches de surf, ses difficultés et les changements en cours. De nouveaux acteurs de taille mondiale étaient en train d'émerger face aux artisans locaux. Parallèlement, des fabricants asiatiques, essentiellement chinois, proposaient des produits à des prix compétitifs faisant ainsi le jeu des surfshops qui recherchaient des produits à bas coûts (sous marques propres) afin de rétablir leurs marges sur ce type de produits. Cette étude de cas décrit les changements qui se sont produits dans le secteur de la fabrication des surfboards et souligne la structure de ce marché aujourd'hui tiraillé entre artisans locaux et entreprises opérant au niveau mondial. Ce cas illustre comment l'industrie du surf et les artisansshapers ont été ébranlés par la démocratisation des sports extrêmes, par des contraintes technologiques et environnementales, et par la mondialisation du marché.
Le marché des sports de glisse pèse aujourd'hui 15 milliards d'euros par an et connaissait avant la crise un taux de croissance à deux chiffres. Les entreprises de ce secteur sont