Etude de tango de slawomir mrozeck
Bonjour,
C’est difficile de rédiger une chronique sur une pièce vue sans que l’on connaisse le texte. On ne peut pas le dissocier de la forme (ou très difficilement) puisque on n’a pas réalisé notre première interprétation avec une lecture préliminaire. C’est pour cela que cette chronique mêlera des impressions sur le texte et son interprétation ou du moins les choix de mises en scène puisque je m’estime incapable de juger du jeu des acteurs.
Une dissertation classique : Structure de la pièce
Commençons par justifier le titre de cette étude, « dissertation théâtrale ». Nous sommes ici en présence d’une véritable dissertation classique ou plutôt de plusieurs. Tout d’abord au niveau de la construction de la pièce qui se déroule en trois actes, ces actes jouant le rôle de la thèse, l’antithèse, et la synthèse puisque le personnage menant l’acte (Stomil, Arthur puis Edek) explicite et déroule sa thèse pour l’imposer d’une part dans une mesure réduite aux autres personnages (la femme de Stomil par exemple) mais surtout au spectateur. Ces personnages sont des rhéteurs qui semblent maîtriser les cinq points de la rhétorique classique (inventio, dispositio, elocutio, pronuntiatio, et memoria) quoique pour ce dernier, le souffleur ait eu à agir mais cela semblait avoir été prévu.
Je viens de mentionner le mot « thèse ». Si je relève trois thèses qui correspondent à trois visions de la vie (et également du théâtre nous le verrons plus tard) des trois personnages, aucune ne semble dominer par le texte. À vrai dire, pendant les entractes, excellentes pour marquer la distance entre les 3 thèses, on pouvait avoir l’impression que la pièce pouvait être finie. Ce n’est qu’à la fin du 3e acte, lorsque le réalisateur a déclaré qu’il n’y aurait pas de 4e que nous avons su la pièce finie.
Ainsi cette pièce est une argumentation,