Etudier un slam de Grand corps malade, « Roméo kiffe Juliette ».
Analyse littéraire de Séverine DINARQUE et de Tatiana LIBER

En quoi ce texte s’apparente-t-il à de la poésie ? Quelles sont les similitudes avec la pièce de Shakespeare ? Les différences ?

I- Présentation générale
A. Définition du slam
B. La forme du poème
Rimes croisées dans tout le poème et plates dans le refrain. Mélange de rimes féminines et masculines. (Si les mots qui composent la rime se terminent par un « e » muet on parle de rime féminine. Dans tous les autres cas on parle de rime masculine.) Rimes pauvres par ailleurs car seul le dernier son vocalique prononcé est identique (soupçons/pression), mais aussi rimes suffisantes, deux sons sont répétés à l'identique (roméo/météo), rimes riches ou très riches, trois ou plus des sons sont répétés (étage/partage). Des huitains et la dernière strophe un douzain. Le refrain est toujours un quatrain. II- Des êtres que tout sépare
Les personnages portent le même nom que ceux de Shakespeare : Roméo, Juliette et Mercutio. Ils sont semblables mais à la fois différents. Ils sont jeunes, 16 ans mais c’est deux ans de plus que leurs modèles. Contrairement aux héros shakespeariens, ils ne sont pas nobles, habitent dans une cité « bâtiment trois », « immeuble ». Le langage familier utilisé est un miroir de la société qui est la leur, un siècle où la jeunesse se construit en réinventant ses propres codes, un langage à son image : « kiffe », « les darons », « coup de pression », « biftons »… Comme R et J, l’amour des deux ados naît d’abord par la vue : « quand ils se voient », « grandit dans leur regard ». La scène du balcon, romantique par excellence, est recréée dès le début du slam. En effet, l’endroit où ils habitent semble la symboliser : « Roméo habite au rez-de-chaussée du bâtiment trois/ Juliette dans l’immeuble d’en face au dernier étage ». Dans cette mise en espace, le slameur utilise la technique de la contre plongée qui est un axe de