Etude d'un roman policier moderne: noir ; narrateur en "tu"; onirisme.doc
Axes d’étude principaux : * Un roman policier * Un roman moderne : influences « nouveaux romans » * Un roman en « tu » * Un roman onirique : visages et figures, du motif au cauchemar
Un roman policier
Il n’est pas difficile d’identifier le sous-genre auquel appartient Noir : le roman policier… noir ! Tous les plus puissants clichés du genre y sont comme compulsés : un détective privé aux vêtements fripés (et peu frais), à l’alcoolisme prononcé, trainant sa nausée tout le roman ; une aide précieuse (la secrétaire efficace) ; des clients douteux comme la coutumière veuve sexy un peu trop jeune pour être honnête ; sans parler des lieux, plus malfamés les uns que les autres : bar à danseuses « exotiques », ruelles sombres et truffées de mafieux divers, etc.
Et surtout, ce quasi-mythe de l’Affaire avec un « A », l’affaire qui va mal tourner : scénario ultra-classique de la conspiration universelle et du combat épique qui s’en suit entre le héros, seul, et le reste du monde.
Un roman moderne
Néanmoins, ce récit dénote par sa singulière construction. En effet, on devine l’influence du « nouveau roman ».
Point de littérature historique : le nouveau roman, apparu au début du XXe siècle, a à peu près les mêmes objectifs que le théâtre absurde, c’est-à-dire qu’il s’agit d’une entreprise de destruction fictionnelle ; la fiction ne doit pas pouvoir se réaliser car les constructions romanesques habituelles sont « brisées ».
Dans Noir, s’il a une apparence de but (résoudre l’enquête), le protagoniste semble plutôt errer d’un bar à un autre pour trouver des informations comme le ferait un personnage de policier (et comme un robot programmé pour ça), mais cela s’arrête là car c’est sa secrétaire qui fait tout le travail : c’est elle qui recueille les informations les plus importantes.
Ici s’arrête l’analogie avec l’esthétique du « nouveau roman », car c’est bien pour le plaisir du lecteur que ce personnage est «