Etudiante
SURVOL DE
L’HISTOIRE DU DIVORCE ET DU REMARIAGE DANS L’ÉGLISE
Rév. Ernest W. Keefe
SURVOL DE
L'HISTOIRE DU DIVORCE ET DU REMARIAGE
DANS L'ÉGLISE
l. L'ÉGLISE AU COURS DES CINQ PREMIERS SIÈCLES
A. LA PLACE ÉLEVÉE DU CÉLIBAT
Deux concepts des Pères de l'Église qui ont marqué cette époque étaient la place élevée du célibat et leur position sur le remariage. Ceci ne veut pas dire que les Pères étaient unanimes dans leurs positions. Certains Pères, tels que Clément d'Alexandrie et Origène, tenaient une position plus large que beaucoup d'autres. Un résumé de l'enseignement de quelques Pères de l'Église serait utile.
Irénée, le célèbre évêque de Lyons et défenseur de l'orthodoxie, est un exemple d'un Père qui même au 2e siècle, a enseigné que le célibat était supérieur au mariage. Jean Daniélou se réfère aux écrits de Méthodius d'Olympus qui a écrit “pleinement dépendant d'Irénée”.[1] Méthodius, selon Daniélou, enseignait que “...l'histoire d'Adam et d'Ève préfigure le mystère de Christ et l'Église ainsi que la supériorité de la virginité au mariage, qui est le thème principal de son œuvre.” [2] Certains écrits du IIe siècle démontrent aussi ce penchant. Un sermon intitulé De celîtiseina qui, selon Daniélou, date du IIe siècle exhorte même les couples mariés de pratiquer l'abstinence totale.[3] En ce qui concerne les récompenses, De centisema enseigne que : “Les martyrs en reçoivent cent, les vierges soixante”[4] mais il ne mentionne aucune récompense pour ceux qui n'étaient ni martyres ni vierges. Une autre source littéraire du IIe siècle, le pasteur d'Hermaa, a conseillé aux veufs et aux veuves qu'ils n'avaient pas tort de vouloir se remarier, mais qu'ils recevraient un plus grand honneur et une plus grande gloire s'ils ne se mariaient pas. Augustin (354-430), dans ses confessions, regrettait avoir vécu en concubinage et, encouragé par sa mère, il