Europe 15ème et 16ème
La colonisation constitue une rupture dans l’histoire de l’humanité, tout comme l’invention de l’agriculture il y a 10'000 ans et la révolution industrielle au 18ème siècle. Il y a un caractère massif de la colonisation : elle concerne environ 70 % des terres émergées du globe (Arctique et Antarctique non compris), c’est le continent Européen qui colonise. L’Europe qui représente 1 % des terres émergées dominera alors 40 % du monde habité, il y a là une disproportion. La population touchée par la colonisation (colonisateur et colonisé) représente 80 % de la population des pays occidentaux, et deux tiers des 5 milliards d’habitants du Tiers Monde, qui ont été colonisés. Ainsi, une large fraction de la planète fait partie de ce phénomène.
La colonisation contemporaine démarre au 18ème siècle pour ce finir au 20ème siècle. Actuellement, 70 % de la population mondiale a un passé colonial qui remonte au début du 16ème siècle. En 1750, seulement 8 à 10 % de la population mondial était touché par ce phénomène. Il y a donc eu une accélération du phénomène à partir du 18ème siècle.
Pourquoi parle-t-on de rupture ? On constate une implication du phénomène au niveau mondial. Par exemple, l’Amérique pré-colombienne est réorganisée en à peine 3 siècles, les effectifs humains sont modifiés, une partie de la population venant de l’extérieur ; la population indienne est décimée. L’image que nous avons de l’Amérique remonte à la colonisation. Ce que l’on peut dire c’est que à l’époque, l’Europe n’a pas de réel avancé technologique sur les civilisations américaines (Incas ou Aztèques). Les écarts de développement ne sont pas significatifs entre les deux protagonistes en question. L’Europe a certes des atouts, comme sa flotte navale, mais sur le plan global, il n’y a pas de réel écart. Ce n’est que vers la période de la révolution industrielle que les écarts vont se creuser.
La constitution des premiers Empires coloniaux d’Europe va