Europe moderne
La controverse juridique et théologique relative à la validité de son premier mariage et surtout celle, interminable, autour de son annulation entraîneront des conséquences religieuses, politiques et diplomatiques considérables. D'abord privée, la question prit une importance européenne majeure à la fin des années 1520 et fit basculer l'Angleterre dans l'anglicanisme, suite à la rupture avec Rome et le catholicisme romain.
Les difficultés économiques du règne sont venues surdéterminer et aggraver le conflit, qui déboucha régulièrement sur une violence politique sanglante souvent arbitraire. Celle-ci toucha indistinctement jusqu'aux plus hauts échelons de l'État et de la société : la condamnation à mort était la sanction courante de la défaveur royale.
Les préoccupations dynastiques d'Henri VIII, deuxième monarque de la jeune Maison Tudor qui venait de mettre un terme à la guerre des Deux-Roses, l'amenèrent à contracter six mariages, dont plusieurs se terminèrent par la mise à mort de l'épouse rejetée. Pourtant, ironie de l'histoire, chacun de ses trois enfants légitimes lui succédera sur le trône d'Angleterre.
Défenseur de la foi[modifier]
Henri ne cache pas ses sentiments hostiles à la Réforme protestante, que l'ancien moine allemand Martin Luther commence à prêcher et il n'hésite pas à l'invectiver. En juillet 1521, il envoie même au pape son traité Assertio septem sacramentorum, rédigée avec l'aide de Thomas More. Cela lui vaut le titre de « Défenseur de la foi » (Defensor Fidei)[11] décerné par Léon X, le soutien d'Érasme et des injures de Martin Luther. Dès lors, le roi d'Angleterre prend le titre d'illustrissimus, c'est-à-dire de « très illustre », titre conservé même après sa rupture avec Rome et jusqu'à aujourd'hui.
Mais si Henri VIII est peu enclin aux idées réformatrices allemandes, il n'en est pas moins inquiet de l'influence de Rome et aimerait se substituer au pape dans la direction des affaires de l'Église