Euthanasie et soins palliatifs
Aide à la réflexion lors de situations extrêmes - 2007
AIDE à LA REFLEXION LORS DE SITUATIONS EXTREMES
Auteurs Blet D., Boch A.-L., Broca A. de, Copel, L. , Courtin A., Devaux C., Flipo R., Habert C., HéryChauvet C. , Langlade A., Lévy-Soussan, M. , Morel P., Oriot D., Peyrard C. , Quignard E., Sachet A., Geoffroy M.
Ce texte a été relu et a reçu l’aval de : Michel Billé, psychosociologue, Michelle Klein, bénévole accompagnante, Paula La Marne, philosophe.
*** En 2002, la SFAP a établi des recommandations sur « La sédation pour détresse en phase terminale » et en 2004 un guide « Face à une demande d’euthanasie ». Ces documents ont répondu à une attente et ouvert des champs de réflexion susceptibles d’aider à une prise de décision. Cependant, des recommandations et un guide ne peuvent dire le singulier de chaque histoire. Aussi, en 2005, pour prolonger ces réflexions, le président de la SFAP a constitué un groupe pluridisciplinaire de professionnels pour réfléchir sur « les situations extrêmes ». Définir l’extrême élargit l’espace et le concret de situations indicibles. Mais qu’est-ce que l’extrême ? Un point sur une ligne d’horizon qui recule au fur et à mesure que l’on avance ? Un point de non retour ? Une situation qui nous renvoie à nos limites et notre impuissance ? Le risque de nous illusionner d’un nouveau pouvoir ou celui de repousser encore la dernière limite ? La réflexion de notre groupe s’est faite autour d’expériences cliniques montrant la grande complexité de certaines situations qui nous échappent et l’impossibilité de les réduire à des critères validant une situation extrême. L’extrême est subjectif et requiert la plus grande vigilance de la part des soignants, un devoir de non-abandon, une éthique de responsabilité toujours singulière. Mais jusqu’où partager une expérience ? Est-elle transmissible ? Fascinante, déroutante, horrifiante, angoissante, violente, tragique… La situation extrême nous dit-elle encore quelque chose du soin