Évaluation Vipère au poing d’Hervé Bazin
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I- Relisez cet extrait du chapitre XX du roman
Dans le chapitre XIX, Jean est ramené à la maison par son père après sa fugue à Paris. Il trouve que ce dernier manque d’autorité et que lui, à sa place, l’aurait « traîné par les cheveux jusqu’à la maison ». Je fais le point. Pour la première fois, je fais le point. Il est bon, ai-je lu quelque part, de se replier quelquefois sur soi-même et, capitaine armé du sextant1, de préciser sa position, parmi les courants, les vents, les idées et les voix de ce monde.
5 Revenu de Paris au milieu d’une indifférence générale bien simulée, je me trouve isolé parmi mes frères… pour quelques jours seulement, pense ma mère, qui a dû se donner bien du mal pour les terroriser à ce point. Pour la vie, peut-être. Car j’ai lancé mon petit bateau beaucoup plus loin qu’eux. À mes yeux, ce ne sont plus que de petits mousses2. Folcoche me laisse une paix relative. Elle a compris la nécessité de changer encore une fois de politique. Je suis l’énergumène3 contre qui rien ne 10 prévaut4, surtout pas les coups. Le seul siège qui me convienne est sans doute la quarantaine du silence. Elle sait bien, la mégère, que ma combativité s’offusquera5 très vite de cet injurieux armistice et que j’irai bientôt m’offrir à son tir. Son parti est pris. Je dois par tous les moyens être éliminé de la communauté. Par tous les moyens sérieux. Laissons ce gredin6 s’endormir dans une sécurité trompeuse, laissons-le faire quelque énorme sottise.
15 Je fais le point. C’est-à-dire, je m’affirme. Ce premier examen, qui n’a rien d’un examen de conscience, car je me trouve très bien tel que je suis et je n’ai le ferme propos que d’être chaque jour un peu plus moi-même, ce premier examen a lieu pendant une récréation de midi, sur l’extrême branche de mon taxaudier7, qui devient véritablement mon isoloir,