Excusez les fautes du copiste
Plaidoirie
1ère partie
Monsieur le Juge,
Mesdames, Messieurs,
Monsieur Sylvain Crêtes, ici présent, est peintre et marié depuis peu avec Jeanne.
Si cet homme de 45 ans comparaît devant vous aujourd’hui c’est parce qu’il est accusé de faux et usage de faux.
Pourquoi cet homme en est-il arrivé à se lancer dans la fraude alors qu’il avait commencé par faire des copies légales pour des musées ou des particuliers qui voulaient protéger leurs tableaux origianux tout en permettant que le public puisse les voir et les admirer à travers des reproductions.
Il a copié des tableaux et imité la signature des plus grands peintres tels que Magritte, Delvaux, Dali.
Il s’est identifié à eux en empruntant leur façon de faire, leur génie créateur, leurs inspiration et leur originalité de vrai peintre. Il a déclaré ces tableaux authentiques alors que ce n’était pas le cas. Il a volontairement détruit « Le ballet des Masques » peint par James Ensor afin de prouver qu’il détenait lui aussi cette capacité de devenir un artiste reconnu et valorisé. Enfin, Monsieur Crêtes a créé ses propres tableaux et il les a signé du nom d’un artiste déjà reconnu par le monde de l’art afin de faire croire à la découverte d’un nouveau tableau de celui-ci.
Ce pseudo-artiste a réussi, avec l’aide de ses amis, à monter une affaire dans un milieu que l’on peut qualifier de marché noir. Cet homme talentueux a reproduit, durant quelques années, des œuvres dans l’ombre de véritables artistes. Pour justifier ces actes impardonnables, il se sert de son entourage : l’utilisation de sa fille pour expliquer son entrée dans le monde du plagiat en est le meilleur exemple.
Faussaire, il s’est approprié le travail des grands artistes. Il a pris leur identité, falsifié leurs tableaux, il a volé leur succès. Cet usurpateur a fait des tableaux non plus des objets d’art mais un commerce. Il a préféré l’argent au succès alors qu’il