Explication de texte - spinoza - traité théologico-politique, chapitre 7
Une religion est un ensemble de croyances et de rites qui unit un groupe d'homme dans une foi commune. Le noyau de la foi religieuse est qu'il existe un être suprême auteur de ce qui est. En ce qui concerne les monothéismes, la foi religieuse se fonde sur un texte -la Bible, le Coran- considéré comme sacré puisqu'il est censé exprimer la parole même de Dieu.
Dès lors, ne serait-il pas sacrilège de laisser les hommes libres de décider du sens et de l'importance des choses religieuses? Cela ne mérite-t-il pas d'être fermement condamné par la loi et par l’État? Si tel n'est pas le cas, de quelles raisons peut-on s'autoriser pour accorder et justifier une liberté totale, "même en matière de religion"?
La position de l'auteur est annoncée sans aucune ambiguïté dès le début du texte : si on ne saurait imaginer d'accorder aux individus le droit d'interpréter librement les lois, "il en va tout autrement dans la religion". On voit donc que pour Spinoza un droit à l'interprétation existe en matière de religion : il est donc pour ce penseur tout à fait légitime d'accorder un sens et une importance variable aux textes, aux dogmes et aux pratiques de la religion.
On comprend aisément pourquoi nul ne peut "interpréter à sa guise les lois de l’État". Les lois sont des règles juridiques dont l'ensemble dessine un certain ordre social. L’État, par le pouvoir de contrainte dont il dispose (le pouvoir de coercition), est le garant du maintient de cet ordre. Dès lors, si chacun donnait le sens qu'il souhaite aux dispositions légales, qu'il jugeait comme il l'entend de leur caractère obligatoire, toute loi disparaîtrait. On sait les conséquences de cet état d'anomie : la société "tomberait aussitôt en dissolution", "le droit public devenant droit privé". Dans une telle situation en