Explication linéaire incipit
C’est celui d’Ariane qui est raconté, ce en focalisation interne car le narrateur nous laisse accéder aux pensées du personnage dans un discours indirect libre. Après cette phrase d’accroche, c’est l’imparfait de l’indicatif et le plus-que-parfait qui dominent : ce sont des temps qui marquent pour le premier l’action qui dure et pour le second l’action passée qui est achevée et qui a modifié une situation. En l’occurrence, le plus-que-parfait est utilisé pour raconter la première nuit d’Ariane et Solal : « elle avait voulu lui montrer », « ils avaient respiré », « avaient écouté », « elle lui avait dit », « elle avait joué ». Peu après la mention du « toujours » qu’Ariane dit à Solal cette nuit-là pour désigner l’éternité de leur amour et immédiatement après une phrase averbale sous forme …afficher plus de contenu…
Mais la phrase en reste là, ce qui marque déjà une réduction par rapport au paragraphe précédent. La vague des souvenirs submerge plus tôt Ariane, qui se drogue à l’éther pour parvenir à l’oubli du présent. Le fil de la narration est repris, toujours au discours indirect libre. La deuxième phrase commence comme une phrase non verbale (« ô les débuts (…) heures ») et continue comme une phrase verbale (« elle était toujours sur le seuil à l’attendre »), comme si le fil de la pensée d’Ariane se défaisait avant d’être reprise et ressaisie. Ce sont des images qui s’imposent à elle plus que des pensées : l’éther fait déjà son effet. La phrase se défait de nouveau à partir de « à l’attendre sur le seuil », qui reprend en chiasme « sur le seuil à l’attendre » : Ariane se répète, revient obsessionnellement aux