LA CONJONCTURE DÉMOGRAPHIQUE : L’EUROPE ET LES AUTRES PAYS DÉVELOPPÉS

Comme précédemment, cette chronique est composée de deux parties. Cette année, elles prennent en compte l’actualité de l’élargissement de l’Union européenne. La première consiste en un commentaire général de l’évolution démographique en Europe et dans les autres pays développés. Les tableaux intègrent ainsi l’Union européenne dans ses deux configurations, l’ancienne à 15 membres et la nouvelle, issue de l’élargissement au 1er mai 2004 à vingt-cinq pays ; les pays accédants y sont également distingués en tant que groupe. Cela constitue ainsi une sorte d’introduction à la seconde partie de cette chronique, rédigée par Alain MONNIER et consacrée à une analyse approfondie des conséquences démographiques de l’élargissement de l’Union européenne.

J.-P. S ARDON A. M ONNIER

— Évolution démographique récente des pays développés — L’Union européenne à l’heure de l’élargissement

Évolution démographique récente des pays développés
Jean-Paul SARDON*

I. Le mouvement de la population(1)
Au 1 e r janvier 2003, la population de l’Europe (y compris les républiques caucasiennes issues de l’ancienne Union soviétique) s’élevait à 738,6 millions d’habitants, soit une perte de 80 000 habitants au cours de l’année 2002. Cette variation est la résultante de mouvements très contrastés à travers le continent, puisque la hausse observée en Europe occidentale s’oppose à une baisse dans les autres grands ensembles géographiques du continent. Le recul de la population européenne serait beaucoup plus élevé si un solde migratoire positif ne venait compenser le déficit du mouvement naturel (tableau A). Pour l’ensemble du continent, l’excédent du nombre de décès sur celui des naissances se traduit par une perte de 1,1 million d’habitants, qui s’aggrave au fil du temps (2) . C’est dans les États anciennement socialistes et notamment dans ceux issus de l’éclatement de l’ex-URSS, tout particulièrement en Russie, que