Le relief historique a connu une grande vogue dans l’art romain pour glorifier les exploits des souverains, il prend une importance exceptionnelle et se développe ; parallèlement à ce type de production artistique se met en place l’art du portrait à Rome. L’art du portrait romain traverse différentes phases et nous nous pencherons sur le portrait républicain en particulier en nous demandant en quoi pouvons nous affirmer qu’il reflète une esthétique novatrice. Pour se faire nous traiterons du portrait romain dans son ensemble puis nous nous arrêterons sur les différentes caractéristiques qui nous font dire que l’art républicain innove en termes d’esthétique.

1. Un art issu des grecs

Le portrait romain est une réussite majeure de la statuaire romaine au même titre que les bas reliefs. Les portraits sont conservés en grande quantité. Le format va de la miniature au colossal ; la statue de Constantin érigée dans la basilique du forum mesure 2,60m. Les matériaux sont également variés : terre cuite, marbre blanc, porphyre pour les statues d’empereurs, bronze, métaux précieux. Domitien exigeait même des statues en or ou en argent. Les types de portraits varient eux-mêmes : bustes, statues en pied, assises, statues équestres…Les fonctions mêmes de ces portraits étaient multiples : les temples abritaient des statues d’empereurs, sur les places se dressaient des statues honorifiques, des portraits privés décoraient les maisons et les portraits d’empereurs se trouvaient dans les niches des grandes façades. L’identification des personnages illustres était facilitée grâce aux monnaies ornées de portraits.

Le portrait romain s’inscrit dans une antique tradition patricienne, il est même la création la plus typique de la mentalité et des mœurs du patriciat romain. Les nobles par privilège conservaient les masques mortuaires en cire de leurs ancêtres et les honoraient. La ramification des familles a rendu nécessaire les copies et le droit à l’image a même