Exposé le fantastique
4. Le fantastique au cinéma
Longtemps dédaigné, parce que longtemps méconnu des historiens et de la critique, sinon des spectateurs eux-mêmes – ce qui peut sembler paradoxal pour un genre aussi ancien et populaire –, le fantastique cinématographique, après avoir conquis ses lettres de noblesse, se voit enfin reconnaître, au même titre que le western, le burlesque ou la comédie musicale, autrefois également qualifiés de genres mineurs, le droit à se réclamer du septième art.
D'une façon générale, le terme de fantastique, au cinéma, est une étiquette vague et commode, aussi imprécise que la définition du dictionnaire (fantastique : créé par la fantaisie, l'imagination ; l'extraordinaire, le surnaturel, etc.) qui sert à désigner des œuvres très diverses et parfois même inclassables. D'autre part, il est fréquemment convenu d'opposer réalisme et fantastique, mais bien habile celui qui pourrait dire où s'arrête le réel et où commence le fantastique. Suggérons tout de même une définition : on peut parler de fantastique lorsque, dans le monde du réel, on se trouve en présence de phénomènes incompatibles avec les lois dites « naturelles ».
• Les grandes étapes
Georges Méliès, le « magicien de Montreuil »
Georges Méliès (1861-1938), le premier, fit d'un simple procédé de reproduction tel que le concevait Louis Lumière un véritable moyen d'expression. Il est le créateur du spectacle cinématographique. L'univers magique et enchanté de Méliès, ce sont ces courtes bandes auxquelles la candeur poétique alliée à la merveilleuse richesse d'invention confère, encore aujourd'hui, tant d'attraits, notamment : Le Manoir du Diable (1896), Le Voyage dans la Lune (1902), Le Voyage à travers l'impossible (1904).
Photographie
Georges Méliès, illusionniste du cinéma Le Français Georges Méliès (1861-1938), le roi de l'illusion, dans un film où il transforme une belle endormie en papillon (1901).
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