Exposé sur la censure médiatique
Les gouvernements ont très souvent intérêt à contrôler le flot d’information et la censure officielle est un problème majeur (si le gouvernement peut parfois, et selon les principes reconnus par la loi, cacher certaines informations, la frontière entre réserve justifiée et censure n’en reste pas moins fine).
Dans nos sociétés toutefois, les grands centres de la censure sont les entreprises qui ne communiquent au grand public que les informations qu’elles jugent bon de rendre publiques. Le vacarme des scandales financiers ou écologiques est à mesurer au silence général des entreprises sur leur fonctionnement et sur les opérations qu’elles mènent au jour le jour.
La forme la plus courante de censure est l’autocensure par laquelle les journalistes décident eux-mêmes de ne pas couvrir certains sujets qui seront vus d’un mauvais œil par des supérieurs dont le pouvoir est d’autant plus important que la précarité des journalistes se développe de façon inquiétante. La précarité dans le milieu du journalisme est devenue telle que l’autocensure est bien souvent nécessaire si l’on ne souhaite pas se voir indiquer la porte.
Le nombre de journalistes ayant dû s’abstenir de couvrir tel ou tel sujet, ou ayant dû adoucir le traitement de telle ou telle information, en raison de conflits d’intérêts au sein de leur entreprise est très important. Les annonceurs, de leur côté, ne rechignent pas à utiliser leur influence financière pour faire passer à la trappe les articles qui les dérangent. De la même façon, les grandes sociétés peuvent faire peser la menace de procès très coûteux sur les journalistes d’investigations de façon à les décourager.