Exposé unité de temps, de lieu, d'action
Les Goûts du public.
Au début du XVIIe siècle, le théâtre de cour connaît deux grands genres, la tragi-comédie et la tragédie. Ces genres obéissent à des règles que les auteurs suivent avec plus ou moins de liberté. Peu à peu, avec l’évolution vers l’art classique, dominé par la raison, la tragédie est valorisée comme le genre par excellence, le seul digne de la noblesse et des rois dont elle doit représenter les exploits. Le spectacle de la tragédie doit provoquer chez le spectateur des sentiments de crainte et de pitié, par l’exposé des passions humaines.
La tragédie est aussi présentée comme un genre plus difficile, obéissant à des règles très strictes que des auteurs se chargent de fixer à partir de 1630.
La tragédie doit concorder avec la règle des trois unités: les unités de temps, de lieu et d'action: "qu'en un seul lieu qu'en un seul jour, un seul fait accompli tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli" (L’art poétique, Nicolas Boileau, 1674). En suivant cette règle, pour parler d'une action qui s'est déroulée dans un autre lieu (puisqu'on ne peut changer de lieu), il faudra le faire par le biais des dialogues, d’où leur importance dans la tragédie.
Tout d’abord, il s’agit d’énoncer la règle des trois unités. Cette règle exige que la pièce se soumette à l’unité de temps, de lieu et d’action : - L’unité de temps : l’ensemble de l’action doit pouvoir tenir entre le lever et le coucher du soleil ou, au maximum, en vingt-quatre heures. Cette règle, très contraignante pour les auteurs, doit donner l’illusion au spectateur d’assister aux évènements comme s’ils se déroulaient en temps réel. Par exemple dans le Cid autre œuvre de Corneille, l’action se déroule bien en 24 heures mais cette règle oblige Corneille à accumuler de manière invraisemblable des évènements qui s’étendaient sur trois ans dans la pièce de Guilhem de Castro. - L’unité de lieu : l’action doit se dérouler en un seul