Extraits de 'aegishjalmur ou le chant des runes'
D.Bjorkan
Œil de Lynx, 006 et keis chez les Abkariens.
« Othal- odal- la terre appelle -une garde ancestrale »
Déjà, il ajustait sa coiffe. Il n’avait pas dormi et les menaces de son chef raisonnant encore à ses oreilles le maintenaient éveillé. Les yeux grands ouverts, Œil de Lynx échafauda mille et un plans pour atteindre son ennemi et le terrasser avant que les choses ne se gâtent pour lui, tous les sens en alerte, il promettait de ne pas fermer l’œil avant d’avoir rossé de ses propres mains ce gredin de bandit, de déplumer cet oiseau de malheur, ce Chagal, qui mettait sa carrière en péril et la vie de ces concitoyens en danger.
N’était-il pas un agent de l’ordre dont le devoir était de sauver les innocents des griffes des rôdeurs de la nuit ! Il cligna des yeux, les paupières se faisant de plus en lourdes. Un rideau sombre tomba sur ses pensées, et il se retrouva en plein duel de karaté avec un animal sombre aux crocs menaçants !
Bientôt l’aube naissante étirait ses ailes d’opaline, derrière une toile d’araignée de perles grises et fils d’argent. Rayons de splendeur dans un ciel de coton effiloché et bulles de lumière irisée, éclatant de gouttelettes dorées. le roi soleil se lève !
Un jour flamboyant, autant que le permettait la nappe de stratus qui stagnait au-delà des monts gris, un jour comme les autres, brumeux, parfois étouffant et chaud, brumeux et lourd, parfois venteux, brouillé, sec et froid. Ainsi était le climat en ces temps avancés où les saisons n’avaient plus le maître mot dans la course du temps ! Cependant, ni la pluie, ni le vent, ni rien ne pouvait faire changer ses bonnes habitudes à Serdouk, le voilà perché sur le mur, attendant que l’astre de la vie se lève. Il jeta un retentissant ‘cocorico’, juste au dessus de la tête des nouveaux gardiens.
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Les infos du matin Akil s'en chargeait comme un chef, d'une voix lugubre et chevrotante, incarnant le messie de l'apocalypse lui-même.