Fantasy – a la recherche d’une definition
Comme l’affirme A.-F. Ruaud [Ruaud, 2001], la fantasy est un genre littéraire où abondent les paradoxes. Examinons les :
1. Tout d’abord, il n’existe pas de terme français universellement admis pour le désigner — quelques étiquettes éditoriales telles que « fantastique épique » ou « épopée fantastique » n’ont pas pris ; plus populaire et couramment utilisée en particulier par les amateurs des bandes dessinées, l’expression « fantastique médiéval » ne recouvre à l’évidence qu’une petite portion de la fantasy et ne fait que démontrer un malentendu sur le contenu du genre. Dans ce cas, comme par ailleurs les anglo-saxons utilisent fréquemment le mot « fantasy » au sens très large, souvent comme synonyme du mot français « fantastique », on pourrait donc donner sa préférence au terme « merveilleux » comme traduction de la fantasy qui nous intéresse ici. Cependant, ses connotations demeurent encore trop vagues et il n’est que rarement utilisé par les « colleurs d’étiquettes ». Pour le moment il n’importe que le fait que les deux termes – fantasy et merveilleux - sont synonymiques dans de nombreux articles consacrés à ce même genre. Dans ce travail la préférence est donnée quand même au vocable anglais qui nous semble moins équivoque pour désigner le genre moderne particulier, tandis que le terme « merveilleux » s’applique en fait à toute la tradition littéraire centrée sur les mirabilia , dont l’origine se perd dans la nuit des temps.
2. Puis, la fantasy (le « merveilleux ») n’a été identifiée comme genre littéraire que de manière relativement récente (depuis les années 1970, suite au succès américain du Seigneur des Anneaux par J.R.R. Tolkien), et n’a pris son