Fatalisme et déterminisme
Le fatalisme est un système qui affirme une nécessité fatale (fatum), devant laquelle les décisions et les actions des hommes sont inopérantes. Dans la langue philosophique, cette résignation au destin peut, comme chez les Stoïciens, prendre la forme d'un consentement actif aux volontés divines, mais dans son acception usuelle, le mot désigne plutôt une soumission paresseuse. C'est plutôt de déterminisme qu'il faudrait parler dans le cas de Jacques, adepte lointain, via son capitaine, des théories de Spinoza. En effet, alors que le fatalisme affirme une détermination inconditionnelle des événements excluant tout libre arbitre en l'homme, le déterminisme désigne, quant à lui, leur détermination conditionnelle conformément au principe de causalité, qui n'exclut pas l'efficacité de l'action humaine : « L'effet étant certain, la cause qui le produira l'est aussi ; et si l'effet arrive, ce sera par une cause proportionnée. Ainsi, votre paresse fera peut-être que vous n'obtiendrez rien de ce que vous souhaitez, et que vous tomberez dans les maux que vous auriez évités en agissant avec soin. L'on voit donc que la liaison des causes avec les effets, bien loin de causer une fatalité insupportable, fournit plutôt un moyen de la lever.» (Leibniz, Théodicée, 55). Jacques est plus déterministe que fataliste puisque, athée, il se situe dans le champ de la philosophie, voire de la science, et non sur le terrain de la religion ou de la magie. C'est la considération de l'ordre nécessaire de la nature qui lui offre matière à se consoler des accidents de la vie : « Il fallait que cela fût, car c'était écrit là-haut. [...] Lorsque l'accident était arrivé, il revenait à son refrain et il était