Faut-il privatiser la poste?
On parle en ce moment beaucoup de la vague de suicides chez France Télécom. Ce phénomène est sûrement dû aux conditions de travail qui se dégradent depuis la privatisation de l’entreprise en 1997. C’est, en autre, la crainte d’une situation similaire qui pousse les employés de La Poste à se mobiliser contre sa privatisation. Un projet de loi stipule un changement de statut de l’entreprise nationale qui deviendrait une Société Anonyme en janvier 2010, puis une ouverture aux capitaux étrangers dès 2011 (sans que l’on parle pour l’instant de privatisation, l’état resterait majoritaire). Cette décision est en partie due à l’ouverture à la concurrence des services postaux en Europe. On va surtout s’intéresser au service de distribution de courrier de moins de 50 grammes car c’est l’activité la plus importante de La Poste : elle représente 30% de son chiffre d’affaire, et c’est l’activité sur laquelle La Poste exerce encore un pouvoir de monopole important. Une ouverture à la concurrence rend nécessaire l’adaptation de l’établissement aux exigences du marché, qu’on envisage par un financement d’origine privée. On va être amené à se demander si cette solution est avantageuse pour La Poste et si parallèlement les consommateurs peuvent en tirer profit.
La modernisation de La Poste est nécessaire pour qu’elle soit compétitive, et ce rôle peut être assuré par des capitaux privés. Cependant, une privatisation comporte un coût social. On va s’intéresser dans un premier temps à l’évolution du contexte en cours et à venir sur le marché du service postal et à la fin du monopole de La Poste pour ensuite envisager les évolutions possibles suite à l’ouverture aux capitaux privés.
I) La fin du monopole
Une directive européenne prévoit une ouverture à la concurrence au niveau des services postaux à partir de 2011.
A) La Poste, un monopole public
• La Poste est la seule habilitée à acheminer du courrier de moins de 50