Faut-il renoncer à l'idée de nature ?

Renoncer à une idée suppose que des éléments justifient l’abandon de sa conception, mais le renoncement comprend également la notion d’échec. La question porterait ainsi sur l’intérêt de l’idée de nature humaine, soit sur ce que peut amener à l’humanité l’étude de sa propre nature. Parmi les différentes définitions de la nature, Aristote entend par naturel ce qui existe avant toute transformation ou ce qui existe sans transformation. L’étude de la nature humaine s’apparenterait alors à celle de l’humain dénué de toute transformation, dépourvu de toute culture. Par conséquent renoncer à l’idée de nature humaine serait considérer la culture comme ancrée dans l’être humain de sorte qu’il soit vain de tenter d’étudier ce qui n’est pas. Outre la vision d’une absurdité dans cette idée, la question de son abandon se pose également comme celle d’un devoir ou celle d’une nécessité. Considérer qu’il est nécessaire de renoncer à l’idée de nature humaine parce qu’elle ne peut être étudiée se distingue d’observer le renoncement à l’idée de nature humaine comme sain et important pour préserver l’humanité de sa propre nature. Cette distinction amène à se demander ce que sous-entend l’idée de nature humaine. Qu’implique l’étude de la nature humaine ?

A première vue, il est impossible d’étudier la nature humaine. Les êtres humains sont caractérisés par les nombreuses expériences et transformations qu’ils ont subies ou dont ils ont profités. Les bienfaits de ces transformations ne sont pas reconnus de la même façon selon les différents philosophes, Jean-Jacques Rousseau leur reproche des conséquences négatives sur l’humanité quand ses contemporains, les lumières, valorisent les effets de la culture. Dans les deux cas l’être humain est lié à ces transformations et ce qui a existé avant elles semble indétectable. Nature et culture seraient indissociables une fois la culture enracinée dans l’humain. Le contexte social étant