Faut-il-réformer le Conseil Constitutionnel ?
EN ACCROCHE : Avec l’élection populaire du Chef de l’État, la création du CC apparaît comme l’innovation majeure de la Ve R. Si l’on doit se méfier du Gvt des juges, substituant ses appréciations à celles de représentants du peuple, on conviendra avec R. Badinter, qu’il faut se méfier davantage encore d’un Gvt sans juges, au sein duquel la force attachée à une majorité politique supplanterait celle du droit. Le CC est une clef de voûte de notre Co et le dernier rempart institutionnel pour la défense des droits fondamentaux de tout l'édifice juridique français.
DEFINITION : Organe de contrôle et de consultation créé par la Co du 4 octobre 1958. Composé de 9 membres nommés pour 9 ans et non renouvelables (3 par le PdR, 3 par les P de l’AN et 3 par le P du Senat) dont un Pdt à voix prépondérante nommé par le PdR. Le CC a pour attributions d’ordre consultatif d’être obligatoirement consulté sur certaines questions spécifiées (l’application de l’art. 16 C, l’organisation d’un referendum). Et pour attributions d’ordre supérieur de contrôler : la constitutionnalité de l’élaboration législative (la répartition des compétences entre la loi et le règlement) et dans leur subordination à la Co, l’exercice des pvrs de suffrage ou encore l’exercice des mandats.
EVOLUTION DU CC : De fait le CC s’est transmué en évoluant du contrôle de la forme (procédure) à celui du fond (libertés publiques). Autorité politique, lorsque créé par la Co de 1958, en charge de la répartition des compétences entre le Plmt et le Gvt, il est vécu et reconnu à partir de 1971 comme une autorité juridictionnelle, soucieuse de la protection des droits et libertés. De ce point de vue, il a franchi deux étapes capitales sur le chemin de l’E de droit, en 1974 lors de l’élargissement de sa saisine à l’opposition (la seconde naissance= s’affirme comme un défenseur des droits et libertés) et, en 2008, avec l’adoption de la QPC.
EVOLUTION DU CDC : Tradition juridique française s'est longtemps