Faut-il toujours obéir à la loi ?
Toute transgression de la loi entraîne systématiquement la réprobation de la plupart des citoyens, l'action de la police qui arrête les coupables et de la justice qui les juge et les sanctionne. Toute société suppose un ordre dont le cadre est posé par les lois et dont la permanence est assurée par une force qui contraint chacun au respect de ces lois. Dans cette perspective la loi implique nécessairement l'obéissance. Ne pas s'y soumettre annulerait de fait la loi et par là l’ordre indispensable qui seul peut garantir la coexistence des individus. Cependant une pure obéissance aux lois et donc à l'ordre établi ramènerait la vie en société aux conditions d'une vie naturelle où les lois immuables garantissent la permanence dans la répétition du même. Or, de fait les hommes contrairement aux animaux sont pris dans le mouvement d'une histoire qui implique l'apparition de la nouveauté. Comment dès lors concilier permanence et changement ?
Il s'agira donc de se demander comment penser en même temps la nécessaire obéissance aux lois et la possibilité de la transgression comme condition du mouvement ?
La loi est, de façon générale, une règle qui s'applique à un ensemble de phénomènes et qui en détermine le comportement. Cette notion appartient principalement au champ politique où la loi est une règle (ou ensemble de règles) édictées par l'autorité souveraine qui exerce le pouvoir et qui s'applique à tous les membres d'une communauté. Par extension la notion a pris le sens, dans le champ scientifique, d'un rapport réglé entre les phénomènes d'un même ordre de réalité. Elles seraient la traduction mathématique de lois de la nature. De telles lois excluent par définition le problème de l'obéissance car étant nécessaires on ne peut pas y désobéir. Ainsi, en tant que l'homme est une partie de la nature il est nécessairement soumis à de telles lois. Comme toutes choses physiques il est nécessairement soumis à la pesanteur et tombe quand