Feckel
Peut-être aussi parce que mon père me faisait continuellement la leçon sur les patrons qui vous emmerdent et vous exploitent.
Plus il me poussait à dessiner comme une dingue, moins je travaillais. Pourtant, l’un comme l’autre ne jurent que par le travail qui rend libre, comme chacun sait… Seuls les patrons les dérangent. Souvent, les adultes et mes proches me demandaient ce que je voulais faire comme métier. Je ne savais jamais quoi leur répondre, alors au bout de quelques années, j’ai répondu « dessinatrice ». Dans la société, ça valait mieux que « rien ». Alors en attendant de savoir, j’ai fait des études d’arts, chose qui me plaisait, rêvassant pour le reste du temps.
Ma licence en art ne m’ayant pas permis de trouver un travail, j’ai commencé à travailler à 25 ans.
J’ai préféré éviter de passer le CAPEC pour être prof. J’aurais bien été étudiante à vie, mais ma mère ne le voyait pas de cet œil-là. Je me faisais d’ailleurs régulièrement traiter de feignasse par elle et mon frère. Mais en quoi ne rien faire est une tare ?
J’ai pris mon indépendance, en faisant femme de ménage chez un directeur d’école qui me « louait » sa chambre de bonne : un trou à rat de 6m² maxi. J’avais le pressentiment que mon 1er patron me ferait du harcèlement sexuel. Ça n’a pas loupé. Mais pour éviter une situation familiale désastreuse, j’ai préféré le supporter…6 ans, en me défendant de mon mieux. Le temps pour moi de trouver un boulot qui me permettrait de changer d’appart. Mais trouver un logement même minable, relève d’un parcours du combattant. J’ai fait un mois chez Minelli, à m’abaisser aux pieds des gros bourges du 6e, auprès d’une gérante Lepéniste. Mon profil « aryen » et mon mutisme