Fiche de lecture. bohuon, anaïs. 2008. sport et bicatégorisation par sexe : test de féminité et ambiguïtés du discours médical. nouvelles questions féministes, 27(1) : 80-91.
1.1 Questions de recherche, hypothèses et but de l’article
L’auteur de ce texte ne mentionne pas clairement ses hypothèses, mais indique ses questions de recherche :
1. En quoi consistent le test de féminité et les différentes formes qu’il a prises ?
2. Quelles questions soulève-t-il en ce qui concerne la bicatégorisation par sexe et la naturalisation des catégories sexuées ?
3. Puisque ce test de féminité est un test médical, que disent les médecins de son usage au sein des compétitions sportives, et plus largement au sujet des personnes intersexes ?
Le but de l’article est ainsi de présenter les questions que pose le test de féminité, mais surtout de révéler les ambiguïtés des discours médicaux face à ces questions. En effet, le test de féminité semble révélateur de la multidimensionnalité de l’identité sexuée. En raison de l’impossibilité de justifier la bicatégorisation par sexe par la science, les médecins du sport peinent à définir ce qu’est une « vraie femme ».
1.2 Objet étudié et méthode utilisée
En partant des problèmes concrets posés par le test de féminité, Anaïs Bohuon commence par s’interroger sur le bien-fondé de la catégorisation sexuée au sein du monde sportif. Elle explicite la principale difficulté liée à cette bicatégorisation, à savoir qu’il n’existe pas de définition univoque du sexe biologique. Dans toute cette première partie, elle fait référence à des auteurs et à leurs théories, mais ne se base pas sur le matériel qu’elle a elle-même recueilli.
Par la suite, elle cherche à mettre en évidence à quel point il est difficile de définir ce qu’est une « vraie femme », notamment pour les médecins du sport. Elle utilise à ce moment le matériel recueilli à travers des entretiens semi-directifs approfondis réalisés auprès de neuf médecins du sport. Elle souligne que huit de ces médecins ont été confrontés de manière plus ou moins directe à l’application du test de féminité. Seules deux femmes sont interrogées ;