Fiche de lecture henri michaux, écritures de soi expatriations.
Avant propos :
Le lecteur se plie à des clauses d’un pacte de connivence et autorise ainsi Michaux à le plonger dans cette aventure enivrante, à la dévorer dirions nous.
Le lecteur deviens : Un double de Michaux («les nés fatigués me comprendront»), correspondants d’outre tombe («Je compte sur toi lecteur, sur toi qui va me lire, quelque jour, sur toi, lectrice») ou confident («Vous savez j’était bien seul parfois»).
Michaux établit une relation directe avec le lecteur («Ne me laissez pas seul avec les morts comme une soldat sur le front qui ne reçoit pas de lettres. Choisis-moi parmi eux, pour ma grande anxiété et mon grand désir. Parle-moi alors, je t’en prie, j’y compte.»)
Ceci parait pourtant étonnant dans un univers solipsiste, agressif ou clownesque.
Le littéraire n’a pour Michaux de force et de raison que s’il est acte de parole. Michaux dépasse ainsi curieusement le solipsisme. Une poétique redoublant la souffrance aurait le pouvoir de l’annuler. Le lecteur occupe pourtant une place élective seulement s’il sacrifie son rêve à celui du texte, l'exercice poétique sera alors une catharsis.
Ainsi le poète-médecin présente son livre comme une «expérience», dont-il irait «bien jusque dire qu’elle est sociale».
Chapitre III Des genres au fragment poétique.
Contrairement à Valery ou a Breton, Michaux ne choisi pas la poésie contre le roman. De part l’éclectisme de ses premières productions il semble «éviter le poème aussi longtemps que possible» (Marcelin Pleynet). Cette circulation incessante entre les genres, sans jamais se fixer, est nécessaire pour élargir le champ d’une littérature qu’il juge sans «libre circulation» possible, il est ainsi en recherche continuelle, il sait que «ce n’est jamais ça» (VDLP20). Il ressent cette impossibilité de saisir le sensible par des mot qui sont des «barreaux de réalité». Pourtant il ne verse pas dans l’écriture automatique et