Madani BRAIK
Formation Cadre de l'éducation populaire
Fiche de lecture

LE PÉDÉ, LA PUTE, ET L'ORDRE HÉTEROSEXUEL
Isabelle Clair
Presse de Sciences Po, Agora débats/jeunesse
2012/1 – N° 60 pages 67 à 78

Dans son article Isabelle Clair tente de mesurer les effets de ce que Judith Butler appelle « l'héteronormativité ». La norme hétérosexuelle que pose ce concept, façonne les représentations du genre notamment chez les adolescents. L'auteure dessine dans son étude, le portrait des figures que sont « le pédé » et «la pute » à partir d'entretiens réalisés sur deux groupes distincts de jeunes : des jeunes habitants de cités d'habitat social en banlieue parisienne, et des jeunes de villages des régions
Centre et Pays de la Loire.

HÉTERONORMATIVITÉ
Isabelle Clair reprend dans son article la définition de l'héteronormativité de Judith Butler :
« Ce terme désigne le système, asymétrique, binaire, de genre, qui tolère deux et seulement deux sexes, où le genre concorde parfaitement avec le sexe, et où l'héterosexualité est obligatoire, en tout cas désirable et convenable. »
En s'appuyant sur cette définition elle tente de mesure l'influence de cette norme sur les représentations de groupe de jeunes majoritairement hétérosexuels. En effet si ce concept est souvent mobilisé dans les recherches liées à l'homosexualité, l'auteure souhaite pouvoir mettre en exergue le rôle de cette normalisation dans la construction des identités sexuées et sexuelles des hétérosexuels. Au fil des témoignages des jeunes, il apparaît que l'hétéronormativité crée non seulement une séparation des garçons et des filles mais aussi une hiérarchisation qui se manifeste notamment à partir de deux figure « la pute » et « le pédé ». Ces figures qu'elle appelle « figures repoussoirs » aideront à déterminer par opposition les groupes sexués auxquels les jeunes sont « sommés d'afficher leur appartenance ».
UN GARÇON À LA HAUTEUR DE SON SEXE :
Il apparaît dans ses entretiens, aussi bien en banlieue parisienne