Fiche de lecture sur le kalevala
Rebourcet a restitué la sonorité du Kalevala. Ses jeux d’assonance (répétitions de certaines consonnes) en font une langue poétique singulière. En outre, le ka utilise des mots anciens avec lesquels un finlandais contemporain n’est pas familier. R a rendu ce décalage en effectuant un travail sémantique d’une rigueur étonnante (il refuse d’employer le mot ski, qui n’est pas d’origine française et lui préfère le lugeon). C’est une langue française délaissée qui revit dans ce texte finnois : les forêts deviennent des halliers, des taillis et futaies zebrées de laies (pas la femelle du sanglier).
Des histoires avant toutes choses ! Le Kalevala est une geste épique qui retrace les aventures de plusieurs archétypes de la mythologie dévoilés par Dumézil : le prêtre, l’artisan et le guerrier. Ces mythes résonnent ou dissonnent avec ceux dont nous sommes pétris. L’épique allié à la poésie des bardes recèle une immense puissance de rêve. Lisez le chant 15. La mère d’un guerrier découpé et jeté dans un fleuve repêche les morceaux de son fils et lui redonne vie à l’aide de miessée (quand je dis qu’il fait revivre une langue oubliée ! ) et d’un chant.
Ne vous laissez pas dérouter par le début et par la versification. On entre dans cette langue progressivement jusqu’à ce qu’elle devienne pour nous une