Fiche de lecture
Une sociologie des récessions
L’auteur s’attache d’abord à distinguer le distinguer le déclassement de la peur du déclassement.
Selon lui, le déclassement est « un phénomène de rupture qui conduit un individu à perdre sa position sociale ». En 2009, plus de 300 000 personnes qui étaient protégées par un CDI se sont retrouvés licenciés et sont aujourd’hui au chômage.
Les jeunes diplômés se trouvent également de plus en plus déclassés. Il s peinent à trouver du travail et sont contraints à exercer des petits boulots sans rapport avec leurs niveaux de qualification.
Le déclassement frappe en priorité les ouvriers, les employés mais aussi les cadres du privé dont les statuts se fragilisent au fur et à mesure que leurs emplois se banalisent. Les fonctionnaires restent à l’abri du déclassement car ils sont protégés par leurs statuts. Cependant, ils se heurtent à une remise en question de leurs avantages statutaires, à une diminution des effectifs et à une dégradation des conditions de travail.
La peur du déclassement, c’est « une angoisse sourde qui repose sur la conviction que personne n’est à l’abri, qu’une épée de Damoclès pèse sur les salariés et leurs familles, que tout un chacun risque à tout moment de perdre son emploi, son salaire, ses prérogatives, en un mot son statut ». Cette angoisse est ressenti chez les ouvriers, les employés et encore plus chez les classes moyennes et supérieures car ce sont elles qui ont le plus à perdre car elles possèdent les meilleurs statuts, ceux qui protègent les plus. D’après un sondage, en 2006, 48% des Français pensaient qu’ils pourraient un jour se retrouver SDF. En 2008, ils étaient 60% à le craindre.
Selon Maurin, le contexte de récession alimente la peur du déclassement. Face à cette peur, les individus et notamment ceux appartenant aux classes moyennes et supérieures ont tendance à vouloir consolider leurs statuts en se surprotégeant (syndicat) au détriment de