Lev Vygotski (1896 – 1934)
(Vygotsky dans les éditions anglophones)

Contemporain de Piaget, ses travaux portent également sur le développement cognitif de l’enfant. Cependant leurs théories divergent, principalement sur la question du rôle des interactions sociales dans le processus de développement cognitif de l’enfant. Vygotski se démarque plus encore des behavioristes qui eux ne s’intéressent qu’aux interactions directement observables sans prendre en compte les processus mentaux. Il expose sa théorie (nommée généralement théorie socio-culturelle ou historico-culturelle) dans Pensée et langage, publié en 1934.

Les différentes formes du langage
Vygotski distingue trois sortes de langage : les langages extérieur, égocentrique et intérieur.
• Le langage extérieur est la transformation de la pensée en paroles, sa matérialisation. Il est un outil de communication.
• Le langage égocentrique (lorsque l’enfant semble parler pour lui-même) est surtout activé face à une difficulté. Il traduit une prise de conscience de la situation et la recherche d’une solution, l’élaboration d’un nouveau projet. Il est donc le fruit d’une interaction sociale et/ou culturelle. Il succède au langage extérieur et annonce l’intériorisation du langage. Notons que par cette conception Vygotski remet en cause la théorie de Piaget. Pour ce dernier, le langage égocentrique est issu d’un processus intra-personnel, il n’a pas d’origine sociale. Il peut-être :
 écholalie (répétition de mots pour le plaisir de parler)
 monologue (le mot accompagne l’action, il est proche du « penser à haute voix »)
 monologue collectif (l’enfant parle tout haut devant les autres, mais pour soi ; il n’y a pas de véritable échange et les autres ont essentiellement un rôle stimulant)
Vygotski oppose à cette hypothèse qu’un enfant au milieu d’autres qui ne parlent pas sa langue cesse de parler, ce qui tend à prouver l’origine sociale du langage égocentrique.
• Le langage intérieur est