LA FARCE DU GOUTEUX

le goutteux - Ah ! dieu ; cette maudite goutte , que mon cœur ne supporte que ‘ avec dégoût !
Me faudra t il mourir ici à cause d’ elle ? Eh ! Mon valet, arrive donc, arrive ici , écoute : va me quérir un médecin à n’importe quel prix ,un médecin. Allon vite sans plus de retard. le valet –Monsieur, lorsque la grappe fut mure ,l’on vendangea incontinent .Lors Gargantua mange à son déjeuner : deux cents quarante miches de pain ,un bœuf ,deux moutons et un veau et il boit en deux coups ,deux poinçons et une pipe de vin nouveau , qu’il fait couler dans sa tripe . Tout cela pour attendre le dîner. le goutteux –Oh ! n’ai-je pas raison de m’ indigner contre toi , maudit sourd ?N’entent tu pas ce que je te dit ?Va donc me quérir un médecin , ou bien fait moi couler un bain .Me feras tu sans cesse crier et braire ? le valet- Ah ! monsieur , sur ma foi , j’en crois le libraire ; il me l’a fait payer dix caroles . le goutteux-Sourd de malheur , va donc chercher des pilules et du sirop bien délayé dans un peu d’eau ! le valet – Oui j’en eusse pris un relié en veau de préférence , mais il m en coûte davantage. le goutteux – Fais moi préparer, par le médecin , quelques potions ,entends tu ? Va vite et reviens sans tarder ,ne comprends tu pas ? N’as-tu point l’esprit ouvert ? le valet – Couvert ? Ah ! oui , vous voudriez qu’il soit couvert de cuir ou de parchemin ? le goutteux – Hélas ! je me trouve bien pris , ne vais-je pas mourir ,ici,incontinent , à cause de ce vilain sourd de