En quoi la pièce Fin de Partie permet-elle de « mettre en situation » la « faillite des valeurs humaines » ?

Le dramaturge irlandais Samuel Beckett a écrit sa pièce Fin de Partie en 1957, dans un contexte d’après guerre. Son texte théâtral est par conséquent marqué par le traumatisme qui découle de la Seconde Guerre mondiale, conflit le plus dévastateur de toute l’humanité. Beckett se demande notamment si la vie humaine a encore un sens dans cette période de désespoir et d’euphorie. Il met en scène quatre personnages handicapés qui représente la chute de l’humanisme, courant de pensée qui consistait à placer l’homme au milieu de tout.
En quoi la pièce Fin de Partie permet-elle de rendre concrète la faillite des valeurs humaines ?
Dans un premier temps, nous verrons que les personnages nous montrent une humanité meurtrie en perte de certaines valeurs, puis nous étudierons les moyens que Beckett utilise pour rendre concrète cette faillite des valeurs humaines.

L’œuvre Fin de Partie de Beckett est construite sur quatre personnages qui semblent subir la vie, plutôt que la vivre. Nagg et Nell sont les parents de Hamm et passent leur temps enfermés dans des poubelles. Hamm, quant à lui, se présente comme un père qui a accompagné la petite enfance de Clov. Ces personnages sont donc les membres d’une sorte de famille, ce qui devrait engendrer de l’amour et de la solidarité entre les personnages. Or, ces valeurs humaines, si elles ont existé, ont aujourd’hui disparu du quotidien des personnages. Entre Hamm et Clov, l’amour filial a par exemple en effet existé, mais « autrefois » (p.18). Hamm demande pardon à Clov pour la souffrance quotidienne qu'il lui inflige mais c'est sans sincérité. Il n’y a pas de pitié ni même le moindre signe de respect entre les personnages, les seuls liens sociaux sont corrompus par la haine.
De le même manière, tous les hommes sont sensés être libre de leurs gestes et de leurs déplacements. Ici, le décor de la pièce s’apparente à une