Fin de partie – Samuel Beckett

Jean Anouilh a dit à propos de En attendant Godot, ce qui définit bien le style beckettien : « Les pensées de Pascal mises en scène par les Fratellini »
Le philosophe allemand Adorno a dit « Comprendre Fin de Partie ne peut signifier qu'une chose : comprendre qu'elle est incompréhensible »

Les prénoms : Nagg, Nell, Clov = clou tandis que Hamm = marteau ou bien rapprochement avec Sham, fils de Noé, dont les enfants seront maudits et naitront avec les yeux rouges.

Ambiance apocalyptique, aucun contexte historique, on ne sait pas ou l'on est. Certains voient Fin de Partie comme l'expression singulière de l'après-catastrophe qu'est la Shoah.

Didascalie initiale assez longue pour une piece courte : espace clos, nu, rien d'inutile dans ce décor, rien qui informe sur une époque ou un milieu social. Aucune référence à un exterieur, à un échappatoire, pas d'issue possible (seule porte qu'est la cuisine de Clov)
« Lumière grisatre », on ne sait même si c'est le jour ou la nuit, on ne sait ni l'heure ni le moment de la journée.
Les déplacements de Clov dans cette didascalie définissent l'espace scénique, et les points fixes (poubelles et fauteil de Hamm qui sont sous des draps blancs que Clov découvre)
« Hors d'ici c'est la mort », « Au delà, c'est .. l'autre enfer ». Il s'agit donc d'un espace symbolique
Les objets : tableau retourné, deux poubelles, un fauteuil à roulettes, un escabeau, un sifflet.
Les personnages sont réduits à l'état d'objet, les objets deviennent des personnages.

Recours a un suspens pour créer une attente (rien ne bouge, silence, espace quasi vide) Mise en mouvement progressive (immobilisme, mouvement d'un personnage, puis sons : rires de Clov)
Les rideaux ont été ouverts, les draps enlevés, tout peut commencer. Clov prend la parole au moment de retourner vers la porte. => Ensemble de commencement plutot classique.
Elements étonnants de cette didascalie : longueur de la didascalie, qui pourtant