Fin de partie
Dialogue et débat
D’OU VIENNENT TOUS CES CADAVRES ? UNE LECTURE HISTORIQUE DE EN ATTENDANT GODOT
Un dialogue entre Pierre et Valentin Temkine suivi de Sur les traces de Godot : Une enquête littéraire (Pierre Temkine)
En attendant Valentin Temkine (François Rastier) Ce que ça fait de ne rien en dire (Pierre Temkine)
(Textes inédits)
Le festival Paris Beckett vient de s’achever, et rarement commémoration aura suscité autant de manifestations : 350 rien qu'à Paris et dans sa région ; l’intégrale de l’œuvre dramatique a été jouée ; on a semble-t-il tout décortiqué ; on s’est penché avec le plus grand sérieux sur la forme, la couleur et la dimension des poubelles de Fin de Partie ; mais qu’a-t-on appris de neuf sur la pièce la plus célèbre ? Un critique dramatique remarque finement que dans « godillot » il y a « Godot », et à part ça les personnages continuent à être interprétés comme les clowns ou les ombres d’un pays d’Absurdie... Déjà trop commentée peut-être pour qu’on espère en dire du neuf ? Un homme pourtant, que cette pièce touche de près, a encore quelque chose à dire. Je l’ai interrogé, c’est mon grand-père.
L’ombre de la tour Eiffel
Pierre Temkine : Combien de fois as-tu vu En Attendant Godot ? Valentin Temkine : Je l'ai vu d'abord en 1953, à la création : c'était la pièce à voir, tout le monde en parlait. Depuis, 4 ou 5 fois, peut-être. A l’époque et encore maintenant, on en faisait une pièce absurde, LA pièce de l'Absurde. Dumur, Lemarchand, tout le monde admirait, mais voyait Vladimir et Estragon comme des clowns ou des clochards « métaphysiques ». Pronko écrivait : « Godot, dans un passé indéfini, lors de circonstances quelque peu incertaines, leur a donné un rendez-vous plutôt imprécis dans un lieu mal défini à une heure indéterminée »... On ne peut pas se tromper plus systématiquement ! Pierre Temkine : C’est-à-dire ? Valentin Temkine : Eh bien, je m'en aperçois lors d'une représentation