Firmes et les flux commerciaux internationaux
“Comportement des firmes et commerce international” J-T Ravix et O. Sautel, Revue de l'OFCE, n°100, 2007, p.175-199
Sujet de la synthèse: Quelle est l'influence des firmes sur les flux commerciaux internationaux?
Introduction
L’analyse du commerce international connaît aujourd’hui une évolution importante qui s’exprime à travers la prise en compte des comportements des firmes pour expliquer le développement des échanges internationaux. On retrouve une logique de spécialisation verticale des firmes qui remet en question les explications traditionnelles du commerce international. Hummels et alii (2001) montrent que la spécialisation verticale de l'OCDE explique 20 % des exportations (jusqu’à 40 % pour les petits pays), cette part est en augmentation. Plus récemment, Daudin, Monperrus, Rifflart et Schweisguth (2006) démontrent également l’importance des flux issus de la spécialisation verticale dans le cas français, puisqu’ils représentent 21 % du commerce total, et aboutissent à modifier les déficits ou excédents commerciaux de la France vis-à-vis notamment de l’Asie. On peut alors se demander, comment agit le comportement des firmes sur les flux commerciaux internationaux?!
Nous montrerons dans un premier temps, une première approche de la spécialisation verticale en mettant l’accent sur les rendements croissants et la concurrence imparfaite pour expliquer le commerce intra-branche et intégrer la firme multinationale dans la théorie du commerce international. Ensuite, tenter d'expliquer la spécialisation verticale par le comportement des firmes. Et pour finir, l’évaluation des apports et des limites de l’introduction de la théorie de la firme dans la théorie du commerce international.
1- Rendements croissants, concurrence imparfaite et spécialisation verticale
1.1 - Rendements croissants et commerce intra-branche
L’augmentation des échanges conduit les économistes à distinguer une nouvelle théorie du