Folon l'aventurier
Jean-Michel Folon est mort à 71 ans d'une longue maladie. Artiste au talent protéiforme, il s'illustra dans le graphisme, la sculpture comme l'aquarelle. Il reste présent au château de La Hulpe.
Il était certainement l'artiste belge vivant le plus populaire à travers le monde. Ses images poétiques, et souvent militantes, parfois diffusées jusqu'à plus soif, ses vues si personnelles sur le monde qu'il parvenait à traduire en images simples, lui ont valu une large reconnaissance et cela dès les années 70. Jean-Michel Folon, né le 1er mars 1934 à Uccle et qui résidait ces dernières années à Monaco, est décédé jeudi des suites d'une leucémie. Il était à la fois dessinateur, peintre et sculpteur. Chacun connaît son célèbre homme-oiseau tournoyant dans les airs et tous les visiteurs de Knokke-le-Zoute ont vu son bonhomme assis sur le sable et que la marée vient submerger. Le bonhomme volant vêtu d'un manteau et coiffé d'un chapeau avait été popularisé par le générique d'Antenne 2.
La vie de Folon fut une aventure. En 1955, il abandonne des études d'architecture à Saint-Luc, à Bruxelles, et part alors pour Paris, où il dessinera pendant cinq ans. Mais la France refuse ses dessins, qui seront publiés aux Etats-Unis, où il effectuera de nombreux séjours à partir des années 60. De grands magazines comme «Horizon», «Esquire» et «The New Yorker» publient ces dessins sans même l'avoir rencontré. Aujourd'hui encore, on vend dans la cinquième avenue, à New York, des fac-similés des couvertures emblématiques dessinées par Folon. Artiste complet, il dessine, sculpte et illustre les livres de ses écrivains et poètes favoris comme Kafka, Borges, Vian et Prévert.
L'humaniste
Humaniste, Jean-Michel Folon participe à de nombreuses campagnes d'affichage pour les causes qui lui sont chères, comme l'Unicef, Greenpeace ou Amnesty International. Ecologiste avant que le mot n'existe, il a toujours soutenu les grandes causes. On se souvient qu'il dessina le sigle