Comme le définit Robert Archibald, le personnage dramatique est une somme de signifiants dont le signifié est à construire par le spectateur.

Tout au long des âges, depuis sa création jusqu’à de nos jours, un des objectifs du théâtre fut d’influencer les comportements relatifs à la société.
Divers points de vues s’affrontent à ce sujet. Pour certains, le théâtre permet de purger les passions du peuple. C’est à travers le jeu d’un personnage que ce produit le sentiment de soulagement du spectateur : c’est la catharsis citer dans la Poétique d’Aristote :
« La tragédie (...) est une imitation faite par des personnages en action et non par le moyen de la narration, et qui par l'entremise de la pitié et de la crainte, accomplit la purgation des émotions de ce genre. »

Il permet aussi de corriger les abus de la société : « castigare riendo mores » corriger les mœurs par le rire, écrivait Molière. C’est à travers un personnage et au moyen d’une comédie que le dramaturge tente de dévoiler au mieux ce que la société possède de vis et d’abus. Dans cette situation le personnage de théâtre, principal protagoniste en est l’incarnation même pour ne pas dire l’allégorie. Dans le préface de sa tragédie Phèdre, Jean Racine nous dévoile ce qu’est pour lui le but de toute homme qui travaille pour le publique : « Dans cette pièce, la seule pensée du crime […] est regardée avec autant d’horreur que le crime même ; les faiblesses de l’amour y passent pour de vraies faiblesses ; les passions n’y sont présentées aux yeux que pour montrer tout le désordre dont elles sont cause ; et le vice y est peint partout avec des couleurs qui en font connaître et haïr la difformité. »
C’est donc en dévoilant les vices au grand jour, en faisant tomber le masque que le dramaturge vise à exprimer sa vision personnelle de la société. Le personnage de théâtre quant à lui, sert à véhiculer les idées de son créateur : le spectateur par un effet de distanciation et non d’identification s’interroge, ce