Forces et faiblesses de la démocratie
Extrait du Permanences n°480-481
Indépendamment de tout ancrage idéologique, la valeur d’un mode de désignation des gouvernants doit s’apprécier "froidement", en fonction des avantages et des inconvénients qu’elle présente. Elle dépend de sa capacité à faire émerger des hommes politiques compétents et dévoués, prompts à servir le bien commun. C’est à l’aune de ce critère qu’il revient d’examiner le système de production des élites politiques françaises depuis l’émergence d’une personnalité au sein d’un parti politique jusqu’à l’exercice du pouvoir à l’issue d’une élection au suffrage universel direct.
Le premier inconvénient de notre système démocratique consiste en ce que les qualités requises pour être élu diffèrent souvent de celles exigées pour gouverner. A l’occasion d’une campagne électorale, un candidat est jugé pour son charisme, sa capacité à séduire les foules, à plaire, à rassurer, à donner l’impression d’être intègre, déterminé, de prendre au sérieux les problèmes des Français, etc... Ce sont des qualités d’acteur, de séducteur et d’orateur qui sont mises en avant. Elles sont indispensables pour la conquête du pouvoir mais se révèlent insuffisantes pour l’exercice de celui-ci. Ici priment la compétence, l’esprit de décision, la vision à long terme des intérêts du pays, la capacité à savoir s’entourer, le sens du service, le courage de prendre des décisions parfois impopulaires, l’aptitude à comprendre les ressorts de l’opinion publique, etc...qualités fondamentalement différentes de celles précédemment évoqués. On comprend mieux dès lors l’érosion d’un Jacques Chirac en manque d’idées directrices au cours de son deuxième mandat ou la