Forces et faiblesses du roi-seigneur au tournant du 12e siècle
Après l’échec de la dynastie carolingienne, au IXe siècle, le royaume de France est partagé en trois par le traité de Verdun. S’en suit un phénomène de morcèlement territorial où le pouvoir se concentre autour des seigneuries, des principautés. C’est celui qui possède la terre qui a le pouvoir, d’abord militaire, puis financier et judiciaire. On assiste à la montée en puissance des seigneurs, des princes, des grandes familles, descendants de la royauté et grands propriétaires terriens. Au début de la période féodale, le pouvoir royal est très faible, voire inexistant. Au Xe siècle, les derniers Capétiens et les Robertiens se disputent la couronne et l’autorité royale se dégrade de façon continue… effacée durant un siècle, la dynastie capétienne, dont l’autorité ne s’exerce réellement que sur son domaine d’Ile-de-France, assemble lentement ses forces. A partir du XIIe siècle, la royauté tente d’assoir son pouvoir, d’abord en Ile-de-France, puis dans le reste du royaume.
Cette période de l’histoire de France est très intéressante car elle nous dépeint les débuts d’une monarchie que nous idéalisons presque aujourd’hui. En effet, quand on pense monarchie, on pense souvent, à tord, à Versailles, au « Roi-Soleil », à Marie-Antoinette… rarement à la monarchie balbutiante des Capétiens. De plus, cette période nous montre comment s’amorce le passage d’un système politique à un autre, d’une culture (féodale) à une autre (monarchique), et, plus précisément, comment le pouvoir royal s’appuie sur les