Fragment 56 - les pensées de blaise pascal
I – La raison ne permet pas d’accéder au bonheur, au souverain bien
• Pascal met à dos tous les philosophes. Il énumère avec ironie différentes solutions philosophiques et jette sur chacune le discrédit dans l’absence de vérité universelle. « L’un dit que le souverain bien en est la vertu, l’autre le met en la volupté… »
• Pascal se demande donc sur quoi l’homme construira-t-il le monde ? Sur la Justice ? « Serait-ce sur le caprice de chaque particulier ? Quelle confusion ! / Sera-ce sur la justice ? Il l’ignore. » Mais les deux réponses sont réfutées : la première parce que la justice d’une seule personne ne peut qu'engendrer « la confusion », la seconde pour la seule raison que le législateur « ignore » la vraie justice. Pascal donne ensuite la preuve de cette ignorance et de son incapacité à bien juger : la multiplicité des systèmes de justice, il n'y a pas de justice universelle, ni intemporelle.
II – Faiblesse de la raison qui ne permet pas d’accéder à la vraie justice
• Aucune loi s’exerce de manière universelle chacun suit les mœurs de son pays. On suit la coutume (qui s’oppose à une loi universelle ou naturelle). On obéit aux lois qui fixent les usages, les coutumes c’est-à-dire une justice imaginaire :
↘ Même si certains pense qu’« il y a sans doute des lois naturelles » et que la véritable justice « réside dans les lois naturelles communes en tout pays », il n'en demeure pas moins que le principe d'une loi universelle reste une utopie car :
- « cette belle raison corrompue a tout corrompue »
- Personne n'est d'accord sur les principes qui doivent gérer la justice (autorité, fantaisie, coutume ?)
- L’idée d’une égale justice est montrée impossible et irréelle « l'éclat de la véritable équité aurait assujetti tous les peuples »
- La raison est imparfaite, incapable de connaissance « Rien suivant la raison n’est jute de soi »
¤ Le lieu : Les frontières entre les pays, les différentes