Franc Ais E Milie
Tout d'abord, il est indéniable que le poème « Spleen » est associé à un état mélancolique. En effet, l'un des principales sous-thèmes du spleen est le sentiment d'enfermement et la présence de celui-ci se démarque grandement dans cet oeuvre de Baudelaire. On peut le constater par l'analyse des figures d'analogie. Par exemple, l'extrait « Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle » (v.1) met en évidence la claustration. Le ciel, caractérisé par « bas et lourd », indique que le poète se sent écrasé par son mal-être. Aussi, le ciel est comparable à un couvercle, ce qui illustre que son esprit se sent pris au piège. Cette idée est également soulignée phonétiquement par les allitérations occlusives : « Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle ». Effectivement, le son violent et brutal qu'exprime ces consonnes révèlent l'incapacité de son esprit de s'enfuir de cet emprisonnement oppressant. D'autre part, le sous-thème de la souffrance est également accentué. La citation suivante représente adéquatement ce concept : « Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits » (v.4) Cette métaphore dénote l'angoisse qui noircit les journées du poète, que même la lumière ne peut chasser. Ce qui est également le cas pour la présence du champ lexical de la peine ( « triste » ) qui ne fait qu'amplifier son état dépressif. Par ailleurs, l'intensité de la souffrance qu'il ressent ne cesse d'augmenter au cours du poème. On voit une gradation ascendante des expressions « longs ennuis » (v.2), en passant par les « affreux hurlements » (v.14) pour terminer avec « geindre opiniâtrement » (v.16). Alors, on peut