Le bal bat son plein, c'est un de ces soirs comme tant d'autre ou la fête rend l'esprit léger et le corps vif . Seule madame de cleves a un visage pale, elle paraît soucieuse. Elle profite de cette effervescence pour prendre à part sa mère madame de chartres. Elles se dirigent ensemble au pavillon pour discuter de leurs inquiétudes.
- « je pense qu'il serait fort bon que vous m’échangiez vos pensées ma fille »
- « oui, je songeais vous en parler depuis longtemps mais la culpabilité m'en empêchait »
- « cette tourmente ne viendrait elle pas de cette homme monsier de nemours » chuchota mme de chartre
- « je crains que vous ayez raison. Mon dieu mais honte à moi d’éprouver des sentiments pour un autre »
Mm de de cleves ne pouvant se contenir éclate en sanglot. Sa mère, point surprise de cette révélation reste là, immobile devant sa fille. Elle baisse les yeux sur le sol en marbre et attend que celle-ci se ressaisisse .
- « le cœur serait-il plus fort que la raison ? Je vous ai pourtant enseigné depuis votre plus jeune âge l'amour et ses dangers. Rappelez-vous, mon enfant, qu'il est plus raisonnable d 'avoir une vie tranquille et vertueuse que tumultueuse et passionnelle »
- « n'ayez crainte mère, les paroles que vous m'évoquez depuis l'enfance me sont toujours connues et exercées. Seulement ma jalousie d'un amour impossible ne fait de moi qu'une pauvre victime » dit-elle avec un grand désarroi.
Les deux femmes se regardent dans un silence moindre. Puis mme de chartre s'effondre aux pieds de sa mère et lui fait part de ses plus secrètes émotions.
- « mère, je vous prie de me pardonner les paroles que je vais vous confier. Cet homme, ce bel homme, m de nemours me comble rien que d'un regard. Sa présence prés de la mienne me mène au plus pur des bonheurs. Les simples personnes, certes aimables, qui posent leurs yeux sur lui me mettent hors de moi. Ma jalousie m’envahit pour, par la suite, faire fasse à la honte que j'ai de ressentir au plus profond de moi de forts