Francais
Les histoires grivoises de moines et de prêtres débauchés témoignent non seulement de l’anticléricalisme médiéval mais également de la pensée évangéliste de Marguerite.
Si Marguerite partage avec Boccace et Philipe de Vigneulles cette condamnation des abus au sein de l`église (voir, par exemple, la cinquième nouvelle, dans laquelle est raconté le sort de deux cordeliers qui voulaient violer une jeune batelière), elle est innovatrice dans l’inclusion du célèbre débat sur le parfait amant. Selon Philippe de Lajarte, c’est surtout la dix-neuvième nouvelle qui met en scène « la dialectique du parfait amour » (343) :
« J'appelle parfaictz amans, luy respondit Parlamente, ceulx qui cerchent, en ce qu'ilz aiment, quelque parfection, soit beaulté, bonté ou bonne grace; tousjours tendans à la vertu, et qui ont le cueur si hault et si honneste, qu'ilz ne veullent, pour mourir, mectre leur fin aux choses basses que l'honneur et la conscience repreuvent; car l'ame, qui n'est creée que pour retourner à son souverain bien, ne faict, tant qu'elle est dedans ce corps, que desirer d'y parvenir » (Parlamente dans la nouvelle 19).L'Heptaméron - La deuxiesme journée
Le débat du parfait amant est abordé ailleurs dans l’œuvre de Marguerite de Navarre, notamment dans sa dernière pièce de théâtre, « La comédie du parfait amant», qui fut achevée vers la toute fin de la vie de la reine[10]. Dans cette pièce, « [l]a fermeté constante n’est que l’exigence élémentaire de l’amour véritable : il